Ensemble pastoral de l'Ile de Ré

Presbytère: 21, cours Dechézeaux
Secrétariat: 19, cours Dechézeaux
17410 Saint-Martin de Ré @

Mardi, jeudi et vendredi - 14h à 17h

Tél.: 05 46 09 20 09

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Église ouverte

Ars-en-Ré, église Saint-Etienne.
Classée Monument historique le 29 décembre 1903.
Une église, c’est l’histoire d’un peuple écrite dans un livre de pierre.
A l’origine, l’église se présentait comme un petit édifice rectangulaire construit au XIe siècle, modifié à deux reprises (correspondant sans doute aux grandes époques de la création des salines).
D’abord vers la fin du XIIe siècle, lorsque l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm eut repris définitivement possession de ses îles d’Ars et de Loix.
Puis au milieu du XVe siècle lorsque la population devenue plus nombreuse ne put plus s’y recueillir aisément.
Pour assurer leur propre sécurité, résister aux attaques ennemies et s’attirer les faveurs divines, les habitants d’alors ont élevé une enceinte fortifiée faisant de leur église un authentique château: avec ses hautes murailles entourées d’une large douve, appuyée contre un mur intérieur épais et percé de 3 portes solidement défendues.
Avec sa tour carrée de 13 mètres de hauteur coiffée d’une coupole en forme de dôme aplati permettant d’observer l’horizon et surveiller les mouvements des navires ennemis.
Entre ce rempart et le bâtiment s’étendait le circuit de l’église sur lequel s’entrainaient les compagnies de défense.
Ainsi s’était constituée une véritable citadelle (latin ARX), qui pourrait bien être l’origine de la commune.
Au XVIIIe siècle, ces fortifications devenues inutiles furent peu à peu démantelées.
Vers 1760, des pierres du mur furent utilisées au pavage des allées de l’église (dans laquelle des inhumations eurent lieu jusqu’en 1771).
En février 1794, l’ensemble fut démoli et le fossé comblé permettant ainsi un meilleur déroulement des exercices militaires du bataillon de la garde nationale, ainsi peuvent s’exprimer l’exhaussement du niveau de la place et l’enfouissement de celui de l’église. À l’époque de la terreur, elle devint pour quelques mois le temple de la réunion et de la raison ou se tenait les séances de la Société Populaire des Amis de la Liberté et de l’Égalité.
Le 18 avril 1802, dimanche de Pâques, elle fut rendue à l’exercice du culte.
L’église romane:
Après avoir descendu les 6 marches de la petite porte de droite, nous sommes au bras droit du transept terminé par la chapelle Saint-François (primitivement Saint-Joseph), plus haute (ogive légèrement brisée), plus long, mais plus étroit que le bras gauche (de plein cintre) ou furent consacré en 1711 les fonts baptismaux dont nous devinons la cuve ovale de marbre noir derrière une balustrade en chêne partagée par une porte convexe surmontée d’un tableautin représentant Moïse faisant jaillir l’eau du rocher.
A gauche, la nef formée de 2 travées (la première en grande partie occupée par le tambour d’entrée) voutées d’ogives décorées d’ornements romans, éclairés par 4 fenêtres étroites dispensant une lumière tamisée qui baigne une piéta moderne et une statue du Saint-Curé-d’Ars (non de l’ile de Ré, mais d’Ars sur Formans dans l’Ain).
Au dessus de nos têtes, la coupole hémisphérique dont le dôme plancher permet d’introduire les cloches dans le clocher (comme ce fut le cas à Noël 1997 pour la remise en place de Marie Victoire).
Ne cherchons pas l’ abside de cette vieille église, elle a été démolie lors de la construction de la seconde.
L’église gothique: 
Devant nous s’allongent les 3 nefs.
La nef centrale légèrement inclinée vers la droite (pourquoi  ?), formée de quatre travées d’inégale longueur voutée en pierre et s’élevant à 13 mètres.
A gauche, la chaire en noyer datant du début du XIIIe siècle, coiffée d’un abat-voix ou niche une colonne, supportée par une tête sculptée évoquant celle de Samson.
A droite, face à la chaire, un grand crucifix, en bas datant de la même époque (soustrait aux fureurs révolutionnaires et caché sous la voute, ) et un modeste cadre où figurent les 56 noms des enfants d’Ars morts pendant la guerre de 1914/1918.
Le chœur cerné par deux groupes de bancs clos dont le plus proche de l’allée surpasse toute la rangée.
Sur les 4 piliers de la travée, ces tables de pierre portent le nom des 62 défunts qui furent inhumés dans l’église (curés, vicaires, notables, officiers de l’armée de Toiras tués à la bataille d’Ars en 1625).
Les nefs latérales (ou bas côté) plus larges, voutées en bois et plâtre (1864), ne présentent aucune particularité, hormis la présence des 14 stations du chemin de croix.
Par la nef latérale droite (allée Saint-Nicolas), nous atteignons le transept terminé par une chapelle construite en 1654 par les soins et aux frais du curé Pierre de Veillon et de sa famille. Transformée en poudrière en 1794, restaurée en 1824, actuellement chapelle du Sacré Cœur après avoir été chapelle des Marins en 1853 (à la suite de 2 naufrages survenus dans la nuit du 22 mars 1852). Ainsi qu’en témoigne deux ex-voto: une maquette «Reine des Anges»,   brick ponté à 2 mats réalisé en 1854 par François Boullangé, marin d’Ars. Et un tableau peint à l’huile «La Lucile» par Bégaud (le 6 mai 1887), représentant un 3 mats goélette britannique portant secours à un petit chasse-marée français pris par la tempête.
Sur la nef latérale gauche (allée de la Sainte-Vierge) s’ouvre le transept terminé par la chapelle des Trépassés, construite en 1640, démolie pendant la Révolution et reconstruite en 1828. Le tableau central évoque le mystère de la Sainte-Trinité.
La table de communion limite les 3 autels:
Le centre, en chêne, sculpté sur une seule face remonte au XVIe siècle.
Les extrémités, en noyer, sculptées sur les 2 faces datent d’une époque plus récente.
Dans l’ abside centrale semi-circulaire trône le maître autel du XVIIIe siècle, en pierre calcaire peint en faux marbre plaqué de décors sculptés et dorés dominés par un tableau représentant le martyr de Saint-Etienne (lapidé) que couronne un Christ ressuscitant montrant le ciel étoilé.
Les 4 statues:
Les absides latérales sont rectilignes et en bois.
Celle de droite avec un tableau de Saint-Nicolas, patron des petits enfants, tel que l’imagine la légende du saloir.
Un lutrin du XVIIIe siècle, un aigle majestueux aux ailes déployées, campé sur un socle tripode paré de bas reliefs.
A gauche, vouée à la vénération de Sainte-Marie ainsi qu’en atteste le tableau du fond représentant la Vierge au rosaire et la statue en pierre posée sur le tabernacle.
Le portail s’ouvre sur la place et cherchons à retrouver ce que représentent les ornements (très détériorés) des voussures, des chapiteaux et des modillons de la corniche.
Admirons la flèche du clocher (repeinte en 1988) qui servait autrefois d’amer pour la navigation dans les pertuis, ou mieux.