Paroisse de la Presqu'île d'Arvert (La Tremblade)
Presbytère: 3, bd. Pasteur
17390 LA TREMBLADE

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Église ouverte de 9h à 18h l'hivert

9h à 19h l'été

Etaules, église Notre-Dame de la nativité.
L’église Notre-Darne s'élevait autrefois sur un îlot appelé « Le Paradis » au milieu du marais. Ce sanctuaire était un lieu de pèlerinage. Par dévotion et dans l’espoir après la mort, d'accéder au paradis, de hauts personnages s'y sont fait enterrer. Les tombeaux découverts sous les décombres de 1'ancienne église en sont la preuve.
Dévastée par les huguenots, incendiée et jugée difficile d'accès, on décida de reconstruire l'église au centre du village. Aussi, avec la permission de Louis XV, on démolit l’ancienne église pour amener les matériaux à Etaules. La reconstruction fut terminée le 23 novembre 1723.
Pendant la Révolution, elle servit de «Maison commune», on y tint les assemblées du peuple.
Le 1er avril 1855, elle change de vocable, passant de Notre-Dame de l’Isle à Notre-Dame de la Nativité.
En 1878, on décide d’agrandir l’église en construisant un sanctuaire à voûte avec transept et sacristie.
Quatre ans plus tard, les vitaux furent posés.
L'église actuelle présente à l'extérieur un clocher simple sur base carrée et une flèche d'ardoise. La nef, très sobre, est éclairée par une série de fenêtres hautes. Elle mène à une abside demi-circulaire percée de trois fenêtres et deux œils-de-bœuf. Les nervures rayonnantes de la voûte reposent sur des colonnes à chapiteaux sculptés. La clé de voûte est ornée de l'agneau pascal. Le transept présente une large voûte barlongue, dont les nervures s'appuient soit sur des consoles travaillées, soit sur de massives colonnes, surmontées de chapiteaux à feuillage. Fortement détéririorée par les bombardements de 1945, Notre-Dame d’Etaules fit l’objet d’importantes réparations.
La légende veut qu'en un temps où les eaux submergeaient les marais des marins, pris dans une tempête effroyable, vinrent s'échouer sur un îlot au sud d'Etaules. Ne pensant pas sortir vivant de cette tempête, ils crurent se réveiller au Paradis et donnèrent ce nom à cette terre oui les avaient recueillis.
C'est vers 850 que des maris rescapés des pirates popularisent Notre-Dame de l'Isle par des ex-voto.
«Quand vinrent les Normands, on cacha sous le sol de la nef le corps de Saint-Symphorien, avec d’autres reliques, pour les soustraire aux profanations de ces barbares envahisseurs».
Plus tard, lors d'une grande colère des huguenots du pays, l’église est dévastée (en 1568), et ne sera reconstruite que longtemps après (en 1655).
Peu de temps après, germe l'idée de la construction d'une église dans un point plus central, l'accès à l'église du Paradis étant difficile, voire impossible en hiver. Pierre Arnou justifie sa demande:
" Si elle estoit dans le milieu de fa paroisse, les paroissiens et leurs enfants iraient aux instructions, ce qu’ils ne font pas; le curé pour porter le sacrement aux malades le ferait plus commodément».
Le fait est qu'à cette époque, le protestantisme fait beaucoup d'adeptes dans le petit pays d'Arvert. (En 1685 Louis XIV a révoqué l'Edit de Nantes). L'église de Paradis est le centre des abjurations.
En 1703 un incendie détruit à nouveau l'église: qui a mis le feu? On ne la relèvera pas. Avec les matériaux récupérés, on va enfin en construire une à Etaule. C'est celle qui existe aujourd'hui, ou du moins sa partie centrale.
Louis XIV appuie la construction de l'église d'Etaules, mais meurt en 1715 avant que le projet n'ait abouti.
Le 18 février 1721, Louis XV honore la promesse de son grand-père et: " permet au dit curé et habitants de la paroisse de faire démolir l'église de leur paroisse actuellement située dans le lieu de Paradis, d'en faire transporter les matériaux au village et d'y faire construire une nouvelle église... que la somme de six cent quinze livres et dix sols qui a été accordée par feu le Roi Louis XIV a été déposé dans les mains du sieur Dumesny, curé de la dite paroisse...
Un noble Etaulais, Jacques Easme de la Croix offre 500 livres et 60 charretées de pierres: on peut commencer les travaux !
Le 23 novembre I 723, la nouvelle église est bénie.
Dumesny, curé de l'Isle depuis 1698 voit pousser " son enfant" et il occupera la place jusqu'en 1741, soit 43 ans: cette église est véritablement son œuvre !
Pendant la révolution, le curé Desgranges tremble pour son église et pour lui- même heureusement, François Chevallier-L'Etang, premier maire de la comme d'Etaules (et protestant) va conseiller au prêtre, qu'il connait depuis longtemps, de devenir curé conventionnel, pour le bien de tous. Quant à l'église, le mieux est de s'en servir pour un temps de " maison commune" . Pour la forme, on casse bien quelques croix sur la façade, mais le monument est sauvé. (Alors qu'à Paris on massacre les prêtres réfractaires), en 1792, la cure est vacante à Etaules, elle le restera longtemps: 63 ans.
Après les perquisitions et le déménagement complet des meubles, habits, ornements de culte (jusqu'à la pierre de l'autel), l'église va servir de lieu où se lisent les lois les jours de " décadi" (le dixième jour de la décade dans le calendrier révolutionnaire). On y tient aussi les séances de l'association populaire et les assemblées de la commune.
Après 63 ans de vacation, Etaules verra arriver un nouveau curé le 1er avril 1855. Son premier travail va être de débaptiser " Notre Dame de l'Isle" et de la rebaptiser: " Notre-Dame de la nativité.
L'église est en mauvais état, et la toiture menace de s'écrouler. Des discussions interminables vont faire traîner les travaux jusqu'à l'intervention de Napoléon III le 9 septembre 1861, qui autorisera la commune à emprunter à la Caisse des Dépôts et consignations la somme de 3.800F pour concourir aux frais d'agrandissement de l'église.
En février 1878, il est décidé de construire un sanctuaire à voûte avec transept et inter transept, plus une sacristie.
Les vitraux de l'église sont posés en 1882.
Et en 1885, Pierre Herbert, propriétaire à Etaules, offre une horloge monumentale sonnant l'heure, la répétition, la demie, le tout sur des cadrans de 1, 3m environ; du luxe !
L'entretien de l'église et les réparations de la toiture seront souvent l'occasion de rapports difficiles entre la commune et les différents curés qui vont se succéder.
Le cyclone de mars 1935, encore en mémoire des vieux Etaulais, obligera la commune à demander l'aide de l'état pour réparer les gros dégâts subis par la mairie, les écoles et le clocher .
Le samedi 14 avril 1945, l'église frôle la destruction: Etaules est bombardé par des obus américains qui pleuvent sur le village. Ce sont des artisans d'Etaules, Bernard, Madranger, Perrin et la maison Dagrand (pour les vitraux) qui répareront leur église.
L'église, construite en trois périodes, présentait une dénivellation de 42cm sur toute la longueur de la nef (correspondant à la partie la plus ancienne). Il faudra attendre 1953 pour que le sol soit nivellé et que l'église prenne l'apparence qu'elle a aujourd'hui.
(Recherches de Claude Goulevant).