Romazières, église de l’Assomption.
Petite église romane, simple, mais solidement construite et bien conservée. Sa façade est du modèle courant ou classique de la région qui se caractérise par un mur plat, étayé de contreforts aux angles, un pignon percé d'une ou deux baies à cloches et un portail en plein cintre, surmonté d'une fenêtre centrale. Quelquefois une corniche sur modillons agrémente l’ensemble. C'est le cas à Romazières, mais les trois voussures du portail ont des claveaux
nus. Seul le cordon d'accompagnement est relevé de quelques dessins géométriques.
Les chapiteaux des colonnes garnissant les pieds droits sont à peine ornés ainsi que les modillons de la corniche et le cintre de la fenêtre centrale. Mais les deux baies du campanile, hautes et larges complètent le dessin.
A l'intérieur, où l'on descend par trois marches, un tillis arrondi recouvre les deux travées de la nef. Les colonnes de séparation n'ont reçu que des chapiteaux lisses, ou seulement revêtus d'une esquisse de décoration. De minuscules romanes très ébrasées perce les murs.
La travée du chœur, très courte, ajourée de deux fenêtres à cintre brisé, est séparée de la nef par un arc en tiers-point à double ressaut portant une voûte en pierre reposant sur des chapiteaux semblables à ceux de la nef. L' abside petite,
étroite et sans ouvertures est voûtée en cul-de-four
En 1900 des peintures murales furent découvertes sous des badigeons elles représentaient... (elles ont été depuis badigeonnées à nouveau) une Assomption. L’église est placée sous ce vocable) et une scène l'appelant le passage de Saint-Louis gui aurait prié sur les marches de l'autel en 1242. Il se hâtait alors, venant de Frontenay R.R. (…), vers les passages de la Charente pour y rencontrer l'armée anglaise qu'il défit à Taille-bourg.
Le baptême de la nouvelle cloche en 1885:
Le procès-verbal: « Le 22 novembre 1885, M. l'abbé Dumaine, curé doyen d'Aulnay, dûment autorisé par Monseigneur Ardin, évêque de La Rochelle et Saintes, est venu bénir solennellement notre cloche en présence de plusieurs curés voisins et d'une grande foule de fidèles. Cette cloche, œuvre de M. Vauthier, fondeur à Saint-Emilion (Gironde), pèse 225 kilos, les accessoires compris. Elle porte très bien gravée la suscription suivante: « Je suis Hortense de l’Assomption, mon parrain est M. J.-B. Louis Ménard, ancien juge de paix, et ma marraine Madame Guénneau, née Ursule-Elisabeth Besson. J'ai été fondue pour la paroisse de Romazières sous l’administration de M. Augustin Ménard, maire, et de M. Augustin Dantrat, adjoint en 1885; M J-B. Bachelier étant curé.»
« N. B. -L'ancienne cloche que celle-ci va remplacer était cassée depuis le 31 mai dernier. Elle pesait 90 kilos et portait en lettres gothiques l'inscription suivante: « SANCTA BARBARA., PRO NOBISDEUMORA. 1498.»
La découverte de peintures murales.
Dans la petite église de Romazières datant du XIIe siècle; au mois de mai (1899-190O ?), des maçons mirent à nu une série de peintures fort anciennes. Le docteur Mouclier fit prévenir le responsable du patrimoine de l'époque. Extrait d'un courrier du responsable. «Ces précieuses peintures murales ne doivent pas de nouveau disparaître sous Ie badigeon. Je suis convaincu que M. le Curé, d'après vos conseils, appréciera le grand intérêt ecclésiastique, historique, archéologique, patriotique, national qui s'attache à la conservation de peintures rappelant les glorieux souvenirs du passage de Saint-Louis dans la Saintonge.»
«Il semblerait qu'il s'agisse d'une litre funèbre, documents picturaux d'une grande importance pour l'histoire du pays. Dans tous les cas votre hypothèse que le plus grand panneau des peintures murales, côté gauche figure une scène de l’Assomotion. /.../ Cette œuvre semble être l'initiative et la participation d'un riche seigneur ou d'un haut dignitaire ecclésiastique.»
Extrait d'une lettre de M. le Préfet de la Charente-Inférieure «Je tiens aussi à vous remercier d'avoir appelé l'attention de M. le Maire de Romazières sur les intéressantes peintures murales de l'église de cette commune et de les avoir signalées à l'administration. Elles présentent, en effet, un très grand intérêt historique et artistique. Veuillez agréer, Monsieur le Médecin inspecteur avec toutes mes félicitations, »
Conclusion du Docteur Mouclier
« Malheureusement, la municipalité de Romazières n'attacha pas une grande importance à la chose et négligeant les recommandations elle fit badigeonner de nouveau les murs de l'église, de sorte que les restes des précieuses peintures murales furent désormais détruites pour toujours.

L’église de Romazières est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Ouvrage de référence: C. Connoué, Les Églises de Saintonge - Livre 111- p.18, 19