Ensemble pastoral de l'Ile de Ré

Presbytère: 21, cours Dechézeaux
Secrétariat: 19, cours Dechézeaux
17410 Saint-Martin de Ré @

Mardi, jeudi et vendredi - 14h à 17h

Tél.: 05 46 09 20 09

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Église ouverte

Saint-Clément-des-Baleines, église Saint-Clément.
Sous l’ancien régime, les besoins religieux des villageois, comme en appelait alors les habitants des villages de (Le Gilleux, La Tricherie, Le Cabot ou Le Griveau), étaient assurés par le curé du bourg d’Ars.
Il faut imaginer les kilomètres parcourus pour aller baptiser ou inhumer dès le lendemain de la naissance ou du décès jusqu’au bourg d’Ars.
Ce ne sera qu’en 1830, qu’une première petite chapelle sera construite au Gillieux. Destinée à conserver les sacrements pour les infirmes et les vieillards, elle se trouvait peut-être à l’emplacement de la maison appelée encore aujourd’hui «La Chapelle», au 6, impasse Albert.
En 1841, la population de villages peu satisfaite de la situation et forte alors de 1200 âmes décida d’agir par elle-même sans plus attendre, pour construire une église. Le maire d’Ars fut informé de cette volonté par une lettre datée du 2 février 1842 en ces termes:  «… nous nous soumettons à vous pour vous donner connaissance de notre volonté, bien entendu entre tous les habitants des villages, pour construire une église au centre du village».
Bien que pauvre, cette population entreprit la construction de son église, sans autorisation officielle et sans aide financière d’aucune sorte à l’exception de quêtes et de dons en argent. C’est son ardeur religieuse. La cheville ouvrière de ce projet fut, sans conteste, l’abbé Jean Bobard, vicaire d’Ars.
Natif de la Mayenne, Jean Bobard était en 1841, le vicaire d’Ars en charge des villages. Il prit à cœur les besoins de ses paroissiens et se dépensa sans compter pour construire une église.
Pour contribuer à la dépense, il fit des quêtes (en 1841) dans l’ouest de la France dont il était originaire. Puis vers 1850 se rendit à Valparaiso (Chili) ou il employa «toutes ses épargnes à payer les dettes qu’il avait contractées pour bâtir l’église».
L’église fut construite en 1842 et 1843 par deux entrepreneurs du Griveau, Pierre Pentecôte et Emmanuel Pathouot, sur un espace cultivé qui appartenait aux membres de la fabrique. Les travaux furent réalisés en dehors des formes légales et sans le concours de l’administration municipale. La participation des habitants fut par contre totale, 4 menuisiers, 5 charpentiers, serruriers, ferblantiers, vitriers, peintres, marbriers, tailleurs de pierre et bien d’autres.
Le gros œuvre alla très vite. En 1843, la charpente, les vitraux et l’aménagement intérieur étaient réalisés.
Mais les finances souffraient. Ainsi, le 3 février 1843, le roi Louis-Philippe consenti à donner sur sa casette personnelle 300F, et le 31 mars 1844, créa la nouvelle paroisse par ordonnance royale.
Les comptes détaillés faisaient ressortir une dépense totale de plus de 50.000F, pour des recettes de 35.994F. Les paroissiens (hors ceux d’Ars), acceptèrent d’être imposés d’une somme de 8.000F, à répartir sur dix ans et l’abbé Bodard poursuivi ses quêtes.
En 1847, le clocher s’effondra, il ne pourra être reconstruit que dix ans plus tard (1856-1858) et en dehors de l’église, sur le plan de Massiou, architecte de La Rochelle.
Depuis 1929, il abrite une cloche sonnant le si bémol et baptisé «Suzanne» en l’honneur de l’épouse du parrain Omer Bernard, la marraine étant Zelpha Penaud.
Intérieur de l’église:
Maître-autel (à privilégié), autel tombeau daté de 1842, en marbre noir avec décors de marbre rose et blanc et table en bois.
Tabernacle daté du XIXe siècle, avec ailes du XVIIIe siècle, en bois peint et doré. Sur les ailes: A gauche, l’ange Gabriel et à droite la Sainte-Vierge.
Retable: architecturé à colonnes. La partie centrale du XVIIIe siècle proviendrait de La Couarde. Ailes et couronnement seraient de 1842. Le bois décoré et peint en faux marbre et doré. Les 3 statues sont en plâtre. Celle de la niche centrale représente Saint-Clément.
Le tableau central, huile sur toile, représente le Bon Pasteur. Il pourrait provenir de la première chapelle du Gillieux et aurait été exécuté entre 1834 et 1844.
Autels collatéraux: Autel daté de 1842. Comme pour celui du chœur, ils sont aussi en marbre noir et blanc. Celui de gauche est consacré à la Sainte-Vierge et celui de droite à Saint-Joseph.
Retables: architecturés à pilastres en bois peint en faux marbre et doré. Les statues sont en plâtre. 
Chaire à prêcher: En bois, datée de 1842.
Vitraux: Douze vitraux modernes mis en place en 1950.
Deux ex-voto: Maquettes en bois de trois mâts dans des boites de verre à fonds peints, offerts en 1865 et 1869 par Alexis Pinaud.
Statue «Vierge à l’Enfant» (en sacristie), statue en porcelaine dure du XVIIIe ou XIXe siècle.