Ensemble pastoral de l'Ile de Ré

Presbytère: 21, cours Dechézeaux
Secrétariat: 19, cours Dechézeaux
17410 Saint-Martin de Ré @

Mardi, jeudi et vendredi - 14h à 17h

Tél.: 05 46 09 20 09

@ ensemblepastoral.iledere@yahoo.fr

🌍 http://www.iledereparoisses.fr

Église ouverte

Saint-Martin-de-Ré, église Saint-Martin.
Les premiers siècles:
De l’histoire nous ne savons à près rien. La nomination de Saint-Martin par le Duc d’Aquitaine, Eudes, en 732, n’est qu’un mauvais récit de basse époque, fondé sur des documents faux. Il est probable que l’île de Ré et ses premières paroisses, dont Saint-Martin, furent dévastées par les Normands.
Au XIe siècle:
Le Comte de Poitou, Guillaume Aigret donna l’église de Saint-Martin aux chanoines du Puy-en-Velay, qui en conservèrent jusqu’au XVIe siècle le patronage avec l’abbé, puis l’évêque de Maillezais.
L’église devait être alors un édifice de style roman dont il ne reste rien.
Aux XIV et XVe siècles:
Cet édifice roman fut remplacé par une nouvelle église;à en juger par les restes, c’est un beau et grand monument qui reçut des éléments de fortification comme bien d’autres églises d’Aunis et de Saintonge;cette époque en effet fut longtemps troublée par la guerre de cent-ans et l’île de Ré, disputée entre les rois de France et d’Angleterre, est passée définitivement à ceux de France en 1372, après avoir subi plusieurs incursions anglaises. Cette église, important élément défensif, prit alors le nom de «Grand Fort».
Au XVI siècle:
De nouveaux troubles, dus cette fois aux guerres de religion, ont eu pour l’église de Saint-Martin des conséquences catastrophiques. L’île de Ré dont une partie des habitants passa à la réforme fut considérée comme une des défenses avancées de la principale place forte protestante de La Rochelle. Ainsi l’île fut-elle disputée entre catholiques et protestants. Ceux-ci s’en emparèrent en 1586 et ruinèrent complètement l’église de Saint-Martin. Ils ne laissèrent debout que la partie fortifiée et quelques pans de mur. La partie fortifiée avec ses créneaux domine le transept. Ce sont les parties les plus vénérables de l’église.
Après 1591, lorsque le culte catholique fut de nouveau permis, il dut se faire ailleurs, dans la chapelle Saint-Clair. Puis au début du XVIIe siècle, les offices purent y être célébrés de nouveau.
Au XVIIe siècle:
Le triomphe du catholicisme dans l’île de Ré puis en Aunis assura la reconstruction de l’église. En 1627, la résistance opiniâtre de Thoiras dans la citadelle de Saint-Martin permit de chasser les Anglais de Ré. L’année suivante La Rochelle fut prise.
La reconstruction commencée dès 1629 se poursuivra pendant plusieurs années ainsi que l’embellissement du nouvel édifice. La paroisse de Saint-Martin dépendait jusqu'à cette époque de l’évêché de Saintes. L’île entière passe alors sous l’autorité de l’évêque de Maillezais dont le siège sera transféré à La Rochelle.
En1696, du 15 au 17 juillet, Saint-Martin subit le bombardement d’une flotte anglo-hollandaise. L’église «Grand Fort» fut atteinte cruellement, notamment le crénage couronnant le transept.
Au XVIIIe siècle:
Les tempêtes ajoutèrent leurs effets destructeurs à ceux du bombardement. Le 1er janvier 1774, le clocher s’effondra, abimant les voûtes. Dans les dix années suivantes, l’église fut en partie reconstruite, mais avec un changement important;l’orientation fut inversée. Le Maître Autel sera alors placé à l’ouest et le clocher à l’est.
Bien que Monsieur Charles Pinelère, curé de Saint-Martin, ait été élu député du clergé d’Aunis aux États généraux, l’église eut à souffrir durant la Révolution de 1789. Lors des heures les plus cruelles, elle fut fermée au culte. IL dut être célébré clandestinement dans des maisons particulières.
Aux XIX et XXe siècles:
Grâce à des curés qui y demeurèrent longtemps, MM. Hontang, Dières-Monplaisir fut réparée et reçut diverses adjonctions, en particulier les fonds baptismaux, lesquels il faut le dire ne conviennent pas au caractère du monument.
Le 26 mars 1964, un incendie détruit entièrement le Maître-autel et les plafonds, les travaux ont eu pour but de rendre à l’église son aspect de la fin du XVIIIe siècle en distinguant nettement les trois parties de l’église: nef, transept et chœur. Ils ont été dirigés par MM. Mastorakis, architecte en chef de monuments historiques, et Rivaud, architecte des Bâtiments de France à La Rochelle. L’église fut rendue au culte en 1966, Monseigneur Verdet étant évêque de La Rochelle, Monsieur l’Abbé Rambaud, curé, et Monsieur Yves Bouthillier, maire. La restauration s’achèvera bientôt par les travaux concernant la remise en état du crénelage et de la partie sud du transept auquel on accède par un escalier extérieur.
Les diverses constructions, destructions et restaurations mentionnées dans l’histoire expliquent l’état actuel de l’église. Lorsqu’elle fut construite, elle était orientée selon la pratique constante des architectes chrétiens, c’est dire que le chœur était tourné vers l’orient donc vers la Palestine où naquit le Sauveur et où il fut crucifié. Lorsqu’elle fut refaite au XVIIIe siècle, il n’était pas possible de rétablir l’ancien clocher situé à l’ouest. Par contre, l’ancien chœur était si vaste qu’il apparut comme pouvant se substituer à la nef. D’où la place du clocher actuel. Dès lors, il devenait nécessaire d’établir le chœur sur une partie de l’ancienne nef. Le transept, lui, subsistera dans sa vénérable construction première en style gothique.
Les parties gothiques extérieures ont été conservées lors de la reconstruction du XVIIIe siècle pour servir d’amers (repère pour les navigateurs), en raison de leur grande hauteur, elles dominent en effet de beaucoup les constructions postérieures.
Il s’agit des bras sud et nord de l’ancien transept comprenant chacun un portail et des parties hautes avec pans de mur, fenêtres, tourelles d’escalier, surmontés de petites flèches et contreforts. Une abondante décoration d’arcs et de pinacles ç crochets et fleurons sur contreforts, indique le XVe siècle, de même que les arcs en accolade des portails et des baies. Il subsiste une partie des statues de saints sous des dais;on notera d’autres détails amusants dans les sculptures: un escargot et un lapin.
Faisant contraste ave cette décoration, les éléments de l’appareil de défense qui valurent à l’église la mon de «Grand Fort» subsistent encore sous la forme de deux chemins de ronde superposés.
A l’intérieur subsiste de l’époque gothique XVe siècle et du début du XVIe siècle les chapelles du chœur (autrefois de la nef) et du bas-côté sud voûté à grosses clés rondes et une clé pendante.
Dans le bas-côté nord, une fenêtre bouchée témoigne encore de la construction de la même époque.
Parties des XVIIe et XVIIIe siècles.
A la reconstruction de 1628 doivent remonter les grosses colonnes de la nef qui ont perdu leur sommet après l’écroulement de 1774, mais montrent encore l’extrémité des pénétrations des voûtes qu’elles devaient supporter. On peut supposer, en effet, que comme en bien d’autres endroits dans la région, on construit encore des voûtes gothiques en plein XVIIIe siècle. Les parties hautes de la nef et des bas-côtés (à l’exception de la charpente moderne) sont de cette époque, ainsi que le très beau portique à pilastres doriques qui orne le fond de l’église et qui a été complètement dégagé par la récente reconstruction.
L’ensemble du porche d’entrée paraît être du XVIIe siècle. Il est surmonté d’un clocher de la fin du XVIIIe siècle. La statue de Saint-Martin qui est placée en son centre est du XIXe siècle.
C’est également des XVIIe et XVIIIe siècles que datent certains éléments des plus intéressants: Dans le chœur, sur les colonnes, les inscriptions funéraires des gouverneurs militaires de Ré, importants personnages de l’île, volontiers protecteurs des habitants, par exemple celle de Henri de Suares d’Aulan (première colonne à gauche), Louis Vallon (première de droite), face au sud. Les épitaphes du Baron de Chantal, père de Madame de Sévigné et des frères Thoiras tués lors des combats contre les Anglais en 1627, datent du XIXe siècle. Outre ceux-ci de nombreux corps avaient été ensevelis dans l’église.
Le Maître-autel a été refait en 1966 sur le modèle du précédent;les retables latéraux sont mutilés, mais ont gardé en partie leur peinture d’origine du XVIIe siècle, rouge pour celui du Sacré-Cœur (où a été placée une statue de Saint-Martin), bleu pour celui de la Sainte Vierge.  Les stalles du XVIIIe siècle ont été réemployées comme ambons. Beau Lutin.
Dans la chapelle latérale consacrée aux âmes du purgatoire, un groupe de marbre représente l’enfant Jésus, Jean-Baptiste et un agneau. La tradition veut qu’il ait été offert par le Pape Léon X à François 1er à l’occasion du concordat de 1517 et donné par le roi à la paroisse de Saint-Martin-de-Ré après le naufrage sur les côtes de l’île du bateau qui le transportait. Cette version est discutée. On objecte à son encontre qu’il est peut plausible que le groupe de marbre ait été transporté par un navire devant effectuer l’immense périple autour de la péninsule ibérique et le long des côtes de France jusqu’à l’embouchure de la Seine, afin de remettre au roi de France le don du Saint-Père.
On pourra remarquer dans l’une des chapelles de la nef, le retable en bois doré sculpté du XVIIIe siècle provenant des capucins.
Dans la chapelle des Marins ont été placés des ex-voto des XVIIIe et XIXe siècles, notamment le navire «Suzanne-Marie» (1766) comparable aux ex-voto de la cathédrale de La Rochelle, les deux modèles de navire datent du XIXe siècle.